Chili
Internationaux Chiliens
GARDIENS DE BUT
Claudio Bravo
Sergio Livingstone
DÉFENSEURS LATÉRAUX
Luis Eyzaguirre
Lizardo Garrido
DÉFENSEURS CENTRAUX
Javier Margas
Pedro Reyes
MILIEUX DÉFENSIFS/CENTRAUX
Clarence Acuña
Fabian Estay
Jaime Ramirez
Eladio Rojas
Arturo Vidal
MILIEUX OFFENSIFS/AILIERS
Alberto Fouilloux
Rubén Marcos
Alexis Sanchez
ATTAQUANTS
Alfonso Dominguez
Leonel Sanchez
Leonel Sanchez
Leonel Sánchez Guillermo Lineros
Né le 25 avril 1936 à Santiago de Chile (CHL)
(Matchs amicaux: 29 sélections, 11 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 7 sélections, 3 buts)
(Coupe du Monde: 9 sélections, 4 buts)
(Copa America: 15 sélections, 4 buts)
(Copa Bernardo O'Higgins : 9 sélections)
(Copa Carlos Dittborn: 5 sélections, 1 but)
1ère sélection : le 19 septembre 1955 contre le Brésil (1-1)
Dernière sélection : le 21 août 1968 contre le Pérou (0-0)
1953/69 Universidad de Chile (CHL) 411 matchs, 166 buts
1970 Colo-Colo (CHL) 31 matchs, 2 buts
1971 Palestino (CHL) 15 matchs, 10 buts
1972/73 CD Ferroviarios (CHL) 11 matchs, 7 buts
En 1962, le Chili organisait la coupe du Monde. Le grand artisan de l'inattendue troisième place de la Roja: l'ailier gauche, un certain Leonel Sanchez.
Fin dribbleur, fort en jambes, Sanchez éliminait, orientait et frappait avec la même classe. Virtuose du pied gauche et adepte des chevauchées déroutantes, le numéro 11 fait partie des joueurs chiliens les plus brillants de l'histoire aux côtés de Marcelo Salas et Ivan Zamorano. Plus de 500 matches, 200 buts et des actions inoubliables viennent nourrir sa légende. Il débute à l'Universidad de Chile, où il y passe près de dix-sept saisons devenant l'icône du "Ballet Azul" ("ballet bleu"). Avec les Rouge et Bleu, il remporte six titres de champion du Chili (1959, 1962, 1964, 1965, 1967 et 1969) et deux tournois métropolitains (1968 et 1969). L'équipe emmené par Leonel Sánchez, Carlos Campos et autres Sergio Navarro pratiquait un jeu offensif léché. C'est logiquement qu'il est lancé dans le grand bain avec la sélection chilienne le 18 septembre 1955 face au Brésil au Maracanã lors de la Copa Bernardo O'Higgins à l'âge de 19 ans. Avec la "Roja", il dispute deux Coupes du Monde en 1962 et 1966. Lors de cette première à domicile, Leonel Sanchez emmène son pays en demi-finale du tournoi.
photo: ©DR
L'une des plus belles performances de la nation touché deux ans auparavant par le séisme de Valdivia qui ont provoqué de nombreuses victimes (environ 2000) et de grandes quantités d’immeubles effondrés. Pourtant, le Chili n'a pas était gâté au premier tour avec un groupe très difficile composé de l'Italie, l'Allemagne de l'Ouest et la Suisse. Après un doublé inscrit qui permet aux siens de revenir au score et de vaincre la Suisse 3 buts à 1, on le voit lors du second match asséné un bon coup de poing dans le menton de l’Italien Mario David, lors de la "bataille de Santiago", un match connu comme le plus violent de l’histoire des Coupes du Monde. Le Chili s'impose en fin de rencontre 2 buts à 0, et se qualifie pour la suite du tournoi aux dépens de son adversaire. En quarts de finale face à l’Union Soviétique, il porte encore l’estocade, d’un coup-franc cette fois qui trompe Lev Yachine. L’aventure chilienne se termine en demi face au Brésil. Les chiliens délivrent pourtant en première mi-temps un jeu d’attaque obligeant la Seleção à se recroqueviller devant son but. Mais ils ne concrétisent pas leurs actions comme s’ils étaient inhibés pour conclure face à leur idole vénérée… les brésiliens en profitent pour marquer 2 buts sur des contres meurtriers de Garrincha. Le Chili marque bien un but juste avant la pause par Jorge Toro mais dès le retour en seconde période, Vavà inscrit le troisième but brésilien. À la 61ème, Leonel Sanchez marque un penalty avant que Vavà clôt de nouveau la marque. Le score de 4 buts à 2 pour le Brésil est flatteur, les chiliens aurait pu mieux faire avec un peu moins de complexe d’infériorité vis-à-vis du champion du Monde en titre. Pour la petite finale, sa patrie s'impose face à la Yougoslavie (1 but à 0), grâce à un but du milieu Eladio Rojas à la 90ème minute. Devant 67 000 personnes acquises à sa cause, le Chili prend la troisième place, sa meilleure performance en Coupe du Monde. Auteur de quatre réalisations, Leonel termine même co-meilleur buteur de la compétition aux côtés de Vavà, Garrincha, Florian Albert, Drazen Jerkovic et Valentin Ivanov.
Après l'exploit de 1962, il reçoit des offres de toute l'Europe: le Real Madrid, Benfica ou encore le Milan AC. Ce dernier était parvenu à un accord mais le transfert n'a pas eu lieu. Quatre ans après, il ne réédite pas l'exploit en Angleterre malgré le brassard de capitaine. En 1969, le club de Santiago est contraint de vendre l'idole des supporters à Colo-Colo, ennemi juré avec lequel il remporte son dernier championnat en 1970. Après un dernier passage à Palestino et au CD Ferroviarios, il raccroche les crampons en 1973 à l'âge de 37 ans. Avec sa sélection chilienne, il honore 85 sélections, un record qui a tenu près de quarante ans avant d'être battu le 10 octobre 2014 par le gardien expérimenté Claudio Bravo. Le 27 août 1968, il dispute sa dernière cape internationale lors d'un match amical contre le Mexique (3 buts à 1). Il entraîne par la suite son unique amour, l'Universidad de Chile de 1985 à 1987, formant quelques générations de très bon joueur de foot. Aujourd’hui encore, il reste une idole pour nombre de supporters de la "U", nostalgique de ces années folles où le club était redouté.
PALMARÈS
3ème place de la Coupe du Monde en 1962 (Chili)
Vainqueur de la Copa Bernardo O'Higgins en 1957 et 1966 (Chili)
Finaliste de la Copa Bernardo O'Higgins en 1955, 1959 et 1961 (Chili)
Finaliste de la Copa Carlos Dittborn en 1962, 1964 et 1965 (Chili)
Champion du Chili en 1959, 1962, 1964, 1965, 1967, 1969 (Universidad de Chile) et 1970 (Colo-Colo)
Vice-champion du Chili en 1957, 1961 et 1963 (Universidad de Chile)
Vainqueur de la Coupe Francisco Candelori en 1969 (Universidad de Chile)
Vainqueur du Torneo Metropolitano du Chili en 1968 et 1969 (Universidad de Chile)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
3ème meilleur joueur de la Coupe du Monde en 1962
Élu footballeur de l'année au Chili en 1958, 1964 et 1965
Meilleur buteur de la Coupe du Monde en 1962 (4 buts)
Nommé dans l'équipe type du tournoi de la Coupe du Monde 1962
Marcelo Salas
Photo: ©DR
Marcelo Salas
José Marcelo Salas Melinao
Né le 24 décembre 1974 à Temuco (CHL)
Surnom: "El Matador"
(Matchs amicaux: 28 sélections, 14 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 32 sélections, 18 buts)
(Coupe du Monde: 4 sélections, 4 buts)
(Copa America: 6 sélections)
1ère sélection : le 18 mai 1994 contre l'Argentine (3-3)
Dernière sélection : le 21 novembre 2007 contre le Paraguay (0-3)
olympique: 7 sélections, 8 buts
1993/96 Universitad de Chile (CHL) 126 matchs, 76 buts
(Championnat du Chili: 75 matchs, 50 buts)
(Coupe du Chili: 26 matchs, 14 buts)
(Copa Sudamericana: 25 matchs, 12 buts)
1996/98 River Plate (ARG) 67 matchs, 31 buts
(Championnat d'Argentine: 53 matchs, 24 buts)
(Copa Libertadores: 4 matchs)
(Supercopa Sudamericana: 10 matchs, 7 buts)
1998/2001 Lazio Rome (ITA) 117 matchs, 48 buts
(Championnat d'Italie: 79 matchs, 34 buts)
(Coupe d'Italie: 11 matchs, 6 buts)
(Supercoupe d'Italie: 1 match)
(Ligue des Champions: 19 sélections, 4 buts)
(Coupe des Coupes: 6 matchs, 3 buts)
(Supercoupe de l'UEFA: 1 match, 1 but)
2001/03 Juventus Turin (ITA) 32 matchs, 4 buts
(Championnat d'Italie: 18 matchs, 2 buts)
(Coupe d'Italie: 5 matchs, 1 but)
(Supercoupe d'Italie: 1 match)
(Ligue des Champions: 8 matchs, 1 but)
2003/05 River Plate (ARG) 43 matchs, 17 buts
(Championnat d'Argentine: 32 matchs, 10 buts)
(Copa Sudamericana: 11 matchs, 7 buts)
2005/08 Universitad de Chile (CHL) 76 matchs, 35 buts
Marcelo Salas est considéré comme l'un des meilleurs joueurs chilien de l'histoire, au même titre que Elias Figueroa et Iván Zamorano. Connu et reconnu pour son instinct de tueur face au but, il aura marqué de son passage les équipes où il est passé.
Avec 37 buts inscrits en 70 sélections avec le Chili, il était l'un des attaquants les plus prisés de son temps. Le Matador. Un surnom glané au fil des réalisations, le petit attaquant ayant la fâcheuse habitude de tuer les rencontres en fin de match, d’un but assassin. Salas est un tueur de sang-froid, à la fois méthodique et imprévisible. Son aventure professionnelle montre une étonnante symétrie, rythmée inlassablement par les buts et les trophées. Tout commence dans son pays natal. Attaquant pur, le natif de Temuco fait ses premiers pas de jeune footballeur dans sa ville natale. Très prometteur, il attire rapidement l’attention de l’Universidad de Chile qui l'engage en 1993. Durant quatre ans, il affole les compteurs, et domine de sa classe le football chilien.
En 1996, il rejoint River Plate malgré les critiques de la presse et réussit malgré tout à faire taire ses détracteurs avec ses titres de champion et surtout sa distinction de meilleur joueur du continent Sud-Américain en 1997. Il participe ainsi avec le Chili à la Coupe du Monde 1998 organisé en France avec une très belle performance de quatre réalisations inscrits en quatre matchs. Par la suite, il se brouillera avec le sélectionneur national et refusera de venir jouer plusieurs fois en équipe nationale. Il revient pourtant sur sa décision quelques mois plus tard.
Photo: ©DR
Pour le faire venir en Europe, la Lazio Rome a déboursé 17,5 millions d'euros. Deux années qui constituent sans doute l’apogée de sa carrière. Scudetto, Coupe d’Italie, Coupe des coupes… Le Matador continue de faire parler la poudre durant trois saisons. À chaque but, il effectuait le même rituel," l'inchino", à savoir mettre un genou à terre et un doigt vers le ciel. Lors du titre de champion en 2000, l'attaquant chilien est l'un des emblèmes de l'équipe coachée par Eriksson, l'un de ceux qui a permis à l'équipe romaine d'atteindre une autre dimension, au même titre que Nedvěd, Veron, Nesta ou encore Simeone. L'année suivante, il met les voiles et rejoint la Juventus. La Vieille Dame règne alors en maître sur le Calcio. Salas continue donc d’enrichir son palmarès, mais joue peu, barré par les blessures et une concurrence démesurée. Il rejoindra par la suite de nouveau River, mais aussi un retour à l’Universidad. La boucle et bouclée, il joue sa dernière sélection en équipe nationale le 21 novembre 2007 avec une défaite contre le Paraguay et prend sa retraite quelques jours après, à l'âge de 33 ans.
De Marcelo Salas, on retiendra une statistique éloquente: près de 0,5 but marqué par match, après plus de 500 rencontres disputées au plus haut niveau. On retiendra également un duo exceptionnel formé avec son compatriote Ivan Zamorano sur le front de l’attaque chilienne – les fameux Sa-Za, en opposition aux Ro-Ro (Romario-Ronaldo) brésiliens. Et on retiendra des buts en pagaille, sur tous les terrains qu’il a foulés. À 34 ans, le meilleur buteur de l’histoire de la sélection chilienne avait organisé un match amical entre des célèbres joueurs chiliens et une équipe composée "des amis proches de Salas". Mais aussi amical soit-il, Salas plantera trois pions, tirant sa révérence comme il a toujours joué, en marquant. Une ultime estocade du Matador. Puis sa trajectoire devient folle après avoir raccroché les crampons. En effet, après avoir présidé le CD Temuco, il se lance dans la production de myrtilles. Avec un franc succès, puisqu’il est désormais un des plus gros producteurs de ces délicieux fruits des bois au Chili!
PALMARÈS
4ème de la Copa America en 1999 (Chili)
Finaliste de la Ligue des champions en 2003 (Juventus Turin)
Vainqueur de la Coupe des Coupes en 1999 (Lazio Rome)
Vainqueur de la Supercoupe de l’UEFA en 1999 (Lazio Rome)
Finaliste de la Coupe intercontinentale en 1996 (River Plate)
Vainqueur de la Supercopa Sudamericana en 1997 (River Plate)
Finaliste de la Copa Sudamericana en 2003 (River Plate)
Champion d’Italie en 2000 (Lazio Rome), 2002 et 2003 (Juventus Turin)
Vice-champion d’Italie en 1999 (Lazio Rome)
Champion du Chili en 1994 et 1995 (Universitad de Chile)
Vice-champion du Chili en 2005 (Clau.) et 2006 (Ap.) (Universitad de Chile)
Champion d’Argentine en 1996 (Ap.), 1997 (Ap.), 1997 (Clau.), 2004 (Clau.) (River Plate)
Vainqueur de la Coupe d’Italie en 2000 (Lazio Rome)
Finaliste de la Coupe d’Italie en 2002 (Juventus Turin)
Vainqueur de la Supercoupe d’Italie en 1998, 2000 (finale non-jouée) (Lazio Rome) et 2002 (Juventus Turin)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu meilleur joueur Sud-Américain de l’année en 1997
Élu footballeur de l’année du championnat d’Argentine en 1997
Élu footballeur chilien de l’année en 1997
Nommé dans l'équipe type Sud-Américaine de l'année en 1996 et 1997
Nommé citoyen d'honneur de Temuco en 2008
SOURCES/RESSOURCES
- Foot Mercato
VIDÉO
Ivan Zamorano, l'Hélicoptère chilien
photo: ©Alamy
Ivan Zamorano
Ivan Luis Zamorano Zamora
Né le 18 janvier 1967 à Santiago (CHL)
Surnoms: l'Helicoptère, Ivan le terrible, Bam-Bam
(Matchs amicaux: 26 sélections, 9 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 24 sélections, 17 buts)
(Coupe du Monde: 4 sélections)
(Copa America: 15 sélections, 8 buts)
1ère sélection : le 19 juin 1987 contre le Pérou (3-1)
Dernière sélection : le 1er septembre 2001 contre la France (2-1)
olympique: 5 sélections, 6 buts
1985/86 Cobresal (CHL) 5 matchs, 1 but
(Championnat du Chili: 2 matchs)
(Coupe du Chili: 3 matchs, 1 but)
1986 Cobreandino (CHL) (prêt) 29 matchs, 27 buts
1987/88 Cobresal (CHL) 60 matchs, 35 buts
(Championnat du Chili: 29 matchs, 8 buts)
(Coupe du Chili: 31 matchs, 27 buts)
1988/91 Saint-Gall (SUI) 61 matchs, 37 buts
(Championnat de Suisse: 56 matchs, 34 buts)
(Coupe de Suisse: 5 matchs, 3 buts)
1991/92 FC Séville (ESP) 63 matchs, 22 buts
(Championnat d'Espagne: 59 matchs, 21 buts)
(Coupe d'Espagne: 4 matchs, 1 but)
1992/96 Real Madrid (ESP) 173 matchs, 101 buts
(Championnat d'Espagne: 137 matchs, 77 buts)
(Coupe d'Espagne: 15 matchs, 10 buts)
(Ligue des Champions: 5 matchs, 4 buts)
(Coupe des Coupes: 4 matchs, 2 buts)
(Coupe de l'UEFA: 12 matchs, 8 buts)
1996/2001 Inter Milan (ITA) 156 matchs, 41 buts
(Championnat d'Italie: 102 matchs, 26 buts)
(Coupe d'Italie: 25 matchs, 8 buts)
(Ligue des Champions: 12 matchs, 3 buts)
(Coupe de l'UEFA: 17 matchs, 4 buts)
2001/02 Club America (MEX) 69 matchs, 33 buts
(Championnat du Mexique: 63 matchs, 33 buts)
(Copa Libertadores: 6 matchs)
2002/03 Colo-Colo (CHL) 14 matchs, 8 buts
Ivan Zamorano est considéré comme l'un des plus grands joueurs du Chili.
Surnommé "l’hélicoptère" pour son jeu de tête exceptionnel et sa détente verticale hors norme malgré sa taille moyenne, ce formidable finisseur, très altruiste, savait être également collectif et distiller des caviars a ses partenaires quand le besoin s’en faisait sentir. Pourtant, ses rêves de jeunesse se heurtent au mur de la vie. À l'âge de 13 ans, il perd son père et plonge dans une profonde dépression. L'amour de sa famille et de son oncle José, son premier véritable entraîneur, lui permet de surmonter le deuil et d'entamer une carrière qui le conduit d'abord sous le maillot de Cobresal. Le buteur chilien effectue des premiers pas timides au plus haut niveau. En deux ans, entrecoupé d'un prêt à Cobreandino, le joueur dispute 31 rencontres de championnat, mais n'inscrit que seulement 8 buts. Un chiffre somme toute honorable, mais loin de la réputation de serial buteur qu’il va ensuite connaître. C'est une victoire en finale de la Coupe du Chili en 1987 face au champion en titre Colo-Colo (2 buts à 0) qui va le mettre en lumière. Vite repéré, il traverse l’Océan Atlantique pour découvrir l’Europe du football.
Seulement voilà, c’est une destination pour le moins étonnante que choisit l’avant-centre. En effet, c’est en Suisse au FC Saint-Gall qu’il débarque. Et deux ans plus tard, après avoir planté pas moins de 34 pions en 56 matches, le natif de Colonia de Maipu devient l’une des sensations du Vieux continent. Suffisant pour attirer des clubs espagnols, dont le FC Séville. Une nouvelle mise en lumière. Le début d’une belle histoire d’amour entre le chilien et l’ex-colonisateur espagnol. Il restera au final deux années sous les couleurs sévillanes, bien au chaud dans le milieu de tableau de la Liga. Le joueur fait ensuite le grand saut et change à nouveau de maillot. Exit l’Andalousie, c’est au Real Madrid que "Bam-Bam" se rend. En quête de renouveau, les Merengues le signe pour 5 millions d’euros. Ils n’auront pas à le regretter. Le chilien, associé à Emilio Butragueño en attaque, ne tardera pas à se faire une place au club. Et là, le bilan est sans appel: 101 buts inscrits en 173 parties disputées toutes compétitions confondues, un serial buteur est né. La saison 1994-1995 marque le retour du Real qui gagne le championnat grâce à un football offensif, guidé par le jeu clairvoyant de Michael Laudrup, l'éclosion de Raúl González et les talents de finisseur de Zamorano. On gardera en tête un mémorable 5 buts à 0 infligé au Barça, avec un triplé du Chilien. Cette saison-là sera la meilleure du chilien en Liga. Auteur de 28 buts, lui permettant d’être Pichichi, il sera également élu meilleur joueur étranger. C’est alors la consécration total pour "Ivan le terrible".
photo: ©DR
Planant au-dessus des cieux de la capitale espagnole, le goleador doit pourtant quitter la Casa Blanca durant l’été 1996. Il signe alors à l’Inter Milan et sa constellation de stars, et voit ses statistiques chuter littéralement. Même s’il passe cinq saisons en Lombardie, il ne trouve le chemin des filets qu’à 38 reprises et subit une concurrence féroce avec Christian Vieri, Ronaldo et Roberto Baggio. Il gagne la Coupe de l'UEFA contre la Lazio Rome en 1998 au Parc des Princes, effaçant ainsi l'échec de l'année précédente contre le FC Schalke 04. Côté sélection, il forme avec Marcelo Salas un redoutable duo d'attaque. La paire "Za-Sa" contribuent notamment à hisser l'équipe nationale du Chili jusqu'en huitième de finale de la Coupe du Monde 1998. Il tire sa révérence avec la "Roja" le 1er septembre 2001 sur une victoire 2 buts à 1 contre la France en match amical, alors auréolée des titres de champion du Monde et d'Europe. Un jubilé de rêve pour l'une des figures les plus emblématiques du football chilien qui n'a jamais eu de palmarès à la mesure de ses talents de buteur en équipe nationale. Une troisième place au JO de Sydney et un titre de meilleur réalisateur du tournoi (6 buts) restent ses derniers faits d'armes.
Puis finit le temps où il était un chasseur de buts, à 34 ans, Zamorano décide de rentrer dans son Amérique natale. Et s’il opère d’abord un détour par le Mexique à l’America, l’attaquant s’offre une dernière pige au Chili, à Colo Colo. Et en 2003, alors qu’il a 36 ans, l’avant-centre raccroche les crampons, après une carrière professionnelle qui s'étend sur plus de seize années. Il est aussi un joueur atypique puisqu'il est le premier joueur à porter comme numéro l'addition 1+8 en guise de numéro 9 lors de son passage à l'Inter, le 9 étant réservé à Ronaldo. Aujourd'hui, l'ancien attaquant vedette s'est reconverti en homme d'affaires. Il a créé "la ciudad deportiva", centre sportif sur les contreforts de la Cordillère à Santiago, un complexe assez géant avec des gymnases, terrains de football, de tennis, etc … En parallèle, il a mis en place la "fundacìon Ivan Zamorano", pour aider les jeunes défavorisés qui connaissent des problèmes de drogues, d'alcool et de délinquance. Médiatiquement connu, mais pas reconnu, il aurait mérité plus de distinctions personnelles, plus de reconnaissance pour son talent de buteur qui malheureusement n’a jamais été mis en avant.
PALMARÈS
Finaliste de la Copa America en 1987 (Chili)
Médaille de Bronze aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000 (Chili)
Vainqueur de la Coupe de l’UEFA en 1998 (Inter Milan)
Finaliste de la Coupe UEFA en 1997 (Inter Milan)
Vainqueur de la Copa Iberoamericana en 1994 (Real Madrid)
Champion d’Espagne en 1995 (Real Madrid)
Vice-champion d’Espagne en 1993 (Real Madrid)
Vice-champion d’Italie en 1998 (Inter Milan)
Champion du Mexique en 2002 (Ver.) (America)
Vice-champion du Chili en 1988 (Cobresal) et 2003 (Ape.) (Colo-Colo)
Vainqueur de la Coupe d’Espagne en 1993 (Real Madrid)
Vainqueur de la Supercoupe d’Espagne en 1993 (Real Marid)
Finaliste de la Supercoupe d’Espagne en 1995 (Real Madrid)
Vainqueur de la Coupe du Chili en 1987 (Cobresal)
Finaliste de la Coupe d’Italie en 2000 (Inter Milan)
Champion du Chili de D2 en 1985 (Trasandino)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Meilleur buteur des Jeux Olympiques de Sydney en 2000 (6 buts)
Meilleur buteur du championnat d’Espagne en 1995 (27 buts) (Real Madrid)
Meilleur buteur du championnat de Suisse en 1989 (23 buts) (Saint-Gall)
Élu meilleur joueur étranger du championnat d'Espagne en 1995
Élu meilleur joueur étranger du championnat de Suisse en 1990
Élu footballeur chilien de l'année en 1990
Élu footballeur de l'année au Chili en 1990
Élu meilleur joueur ibéro-américain du championnat d’Espagne en 1993 et 1995 (Trophée EFE)
Élu meilleur sportif du Chili en 1992
Nommé dans l'équipe type de l'année de l'association ESM en 1995
Nommé au FIFA 100
Intronisé au Hall of Fame de l'Inter Milan
Ambassadeur de bonne volonté de l'UNICEF
VIDÉO
Elias Figueroa, le maître de la défense
Elias Figueroa
Elias Ricardo Figueroa Brander
Né le 25 octobre 1946 à Valpareiso (CHL)
Chilien, défenseur central/libéro, 1m85
Surnoms: Don Elias, Gran Mariscal, El Coloso, Mister Lujo
(Matchs amicaux: 17 sélections, 1 but)
(Qualif Coupe du Monde: 7 sélections, 2 buts)
(Coupe du Monde: 9 sélections)
(Copa America: 11 sélections)
(Copa Bernardo O'Higgins: 3 sélections)
1ère sélection : le 23 février 1966 contre l'URSS (0-2)
Dernière sélection : le 24 juin 1982 contre l'Algérie (2-3)
1964 Union la Calera (CHL) (prêt) 30 matchs
1964/66 Santiago Wanderers (CHL) 54 matchs
1967/72 Peñarol (URU) 214 matchs, 6 buts
1972/76 Internacional (BRE) 336 matchs, 26 buts
1977/80 Palestino (CHL) 118 matchs, 6 buts
1981 Fort Lauderdale Strikers (USA) 22 matchs
1982 Colo-Colo (CHL) 17 matchs
Elias Figueroa est considéré comme la légende absolue du Chili. Probablement "le plus grand défenseur central de l’histoire du foot sud-américain" selon Pelé, qui n'a pas hésité à le cocher sur la liste des cents meilleurs joueurs de l'histoire (voir ici). D'ailleurs, Franz Beckenbauer, légende du poste, déclarait lui aussi que "c’est l’un des plus grands défenseurs de l’histoire." Il n'est pourtant pas très reconnu en Europe.
Né le 25 octobre 1946 à Valparaíso, surnommé "Joya del pacífico" ("la perle du pacifique"), il connaît durant son enfance quelques problèmes de santé. Atteint d'asthme, d'une diphtérie et d'une polio à 11 ans, il décide de chausser les crampons pour pouvoir s'en sortir. Attaquant puis milieu de terrain, il est recruté par Santiago Wanderers, où il est fixé en position d'arrière central par José Pérez, entraîneur argentin des jeunes du club. En 1962, à tout juste 16 ans, il impressionne les observateurs pour son habileté et son intelligence du jeu lors d'un match amical de son équipe junior face à l'équipe nationale du Brésil composée de Garrincha ou encore Mario Zagallo, qui prépare à proximité de sa ville natale le Mondial chilien 1962. Joueur prometteur mais barré en équipe première par l'international chilien Raúl Sánchez, il est prêté à l'Unión La Calera. Il débute en première division un soir d'avril 1964 et se fait déjà remarquer pour ses performances lors d'une rencontre remarquable face à Colo-Colo, géant de Santiago, provoquant la joie du légendaire commentateur Hernán Solis présent ce jour-là: "Nous sommes devant un gamin de 17 ans, qui joue comme un crack mature. À partir d'aujourd'hui, je ne pourrai l'appeler autrement que Don Elías Figueroa." Son surnom restera pour toujours.
Figueroa revient chez les Wanderers en 1965. La même année, il fait ses grands débuts en équipe nationale et sera retenu pour disputer à l'âge de 19 ans la Coupe du Monde 1966 en Angleterre. Il sera titulaire indiscutable au sein d'une défense chilienne intraitable connue sous le nom de "la Muralla Roja" ("la muraille rouge"). Malgré une élimination au premier tour, plusieurs clubs ont manifesté un vif intérêt pour le jeune défenseur à son retour de Grande-Bretagne. C'est Peñarol qui remporte la mise, un des plus grands clubs du Monde à l'époque, où il va évolué aux côtés des uruguayens Ladislao Mazurkiewicz et Pedro Rocha ainsi que du buteur équatorien Alberto Spencer. Il remporte deux titres de champion pour ses deux premières saisons, en 1967 et 1968, puis la Supercoupe des champions intercontinentaux en 1969 face au grand Santos FC de Pelé. Lors de cette finale, Figueroa est intransigeant, dans les airs comme au sol. L'année suivante lors de la Coupe du Monde en 1970, le Chili est éliminé au tour préliminaire par l'Uruguay, qui en sort demi-finaliste de la compétition. Fin 1971, il est sollicité par le Real Madrid mais rejoint finalement le club de l'Internacional.
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C'est l'apogée sportive de Figueroa, il remporte le prestigieux titre de "Meilleur joueur sud-américain de l'année" durant trois années consécutives (1974, 1975 et 1976). En 1975, il est le capitaine de l'équipe de Porto Alegre qui remporte son premier titre de champion du Brésil de l'histoire inscrivant le but décisif en finale contre Cruzeiro. Un but de la tête illuminé par un rayon de soleil et surnommé "El gol iluminado" ("le but illuminé"). "Quand j'ai vu les images du but, j'ai remarqué ce rayon de lumière. Je ne sais toujours pas d'où il est venu. Une aide divine peut-être", se souvient-il. Son équipe conserve sa couronne la saison suivante de façon brillante, avec 19 victoires en 23 rencontres. Il remporte cette année-là le "Bola de Ouro" du meilleur joueur du championnat brésilien. Il décide sur ce succès de rentrer à la surprise générale au Chili, et s'engage avec le modeste club de Palestino, avec lequel il remporte tout de même la Coupe du Chili en 1977 puis le championnat national l'année suivante, réalisant une série record de 40 matches sans défaite.
En 1981, il rejoint la NASL comme de nombreuses légendes du foot, où il retrouve l'Allemand Gerd Müller et le péruvien Teófilo Cubillas sous les couleurs de Fort Lauderdale Strikers. En 1982, celui qui a été élu meilleur défenseur du Mondial 74 porte de nouveau la tunique nationale du Chili pour la Coupe du Monde en Espagne. Il devient ainsi le premier joueur chilien à avoir participé trois fois à un Mondial. Au total, il honore 47 sélections et échoue également à deux reprises dans ses rêves de Copa América. Troisième en 1967, il s’incline en finale de l’édition 79. Après une année à jouer au pays de l'Oncle Sam, il est transféré à Colo-Colo, le club le plus populaire du pays. Au bout de vingt ans de carrière, il prend sa retraite le 1er janvier 1983 dans un derby entre l'Universidad de Chile et Colo-Colo. À l'époque, doté d'une excellente relance et une technique exceptionnelle (il était capable d’éliminer d’un petit pont un adversaire venu au pressing), son influence et son charisme en ont fait un capitaine dans toutes les grandes formations dans lesquelles il a pu porter le maillot. Un regret, peut-être: celui de ne jamais l’avoir vu sur les pelouses européennes. Plus tard, il devient un commentateur sportif à la télévision chilienne et brésilienne. En 2006, il crée sa propre fondation "Gol Iluminado" qui a pour mission l’éducation à travers le sport pour les jeunes chiliens. Car Don Elias restera pour toujours un homme au grand cœur.
PALMARÈS
Finaliste de la Copa Libertadores en 1970 (Peñarol)
Vainqueur de la Supercoupe des champions intercontinentaux en 1969 (Peñarol)
Champion d’Uruguay en 1967 et 1968 (Peñarol)
Champion du Brésil en 1975 et 1976 (Internacional)
Champion du Chili en 1978 (Palestino)
Vainqueur de la Coupe du Chili en 1977 (Palestino)
Vainqueur du championnat du Rio Grande do Sul en 1971, 1972, 1973, 1974, 1975 et 1976 (Internacional)
Vainqueur du Torneo de Honor en 1967 (Peñarol)
Vainqueur du Torneo Cuadrangular en 1968 (Peñarol)
Vainqueur de la Copa Montevideo en 1971 (Peñarol)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Élu meilleur footballeur chilien du siècle en 2006
Élu meilleur joueur Sud-Américain de l’année en 1974, 1975 et 1976
Bola De Ouro en 1972 et 1976
Bola de Prata en 1972, 1974, 1975 et 1976
Élu footballeur chilien de l’année en 1981
Élu footballeur de l'année au Chili en 1977 et 1978
Élu meilleur joueur du championnat du Brésil en 1976
Élu sportif de l'année au Chili en 1981
Nommé dans l'équipe type du tournoi de la Coupe du Monde 1974
Nommé au FIFA 100
Nommé dans la Dream-Team Sud-Américaine en 2008
Nommé dans l'équipe historique de la Copa America
Nommé dans l'équipe type Sud-Américaine du 20ème siècle
Nommé dans l'équipe type de tous les temps de Peñarol en 2002
Élu meilleur footballeur chilien de l'histoire par les journalistes au Chili en 1999
Élu meilleur joueur de l'histoire de Santiago Wanderers en 2012
Élu meilleur joueur étranger du 20ème siècle à avoir joué au Brésil en 2001
Nommé Chevalier de Rio Branco de l'Ordre de la République fédérale brésilienne en 2000
Prix d'honneur de la CONMEBOL en 2009
Membre de la Walk of Fame au Stade Maracana en 2000
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