Kevin Keegan, la souris dévastatrice
photo: ©DR
Kevin Keegan
Joseph Kevin Keegan
Né le 14 février 1951 à Armthorpe (ANG)
Surnom: "Mighty Mouse"
(Matchs amicaux: 36 sélections, 8 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 11 sélections, 5 buts)
(Coupe du Monde: 1 sélection)
(Qualif Euro: 12 sélections, 8 buts)
(Euro: 3 sélections)
1ère sélection : le 15 novembre 1972 contre le Pays de Galles (1-0)
Dernière sélection : le 5 juillet 1982 contre l'Espagne (0-0)
1968/71 Scunthorpe UTD (ANG) 141 matchs, 22 buts
(Championnat d'Angleterre de D2: 124 matchs, 18 buts)
(Coupe d'Angleterre: 14 matchs, 3 buts)
(Coupe de la Ligue anglaise: 3 matchs, 1 but)
1971/77 Liverpool (ANG) 323 matchs, 93 buts
(Championnat d'Angleterre: 230 matchs, 68 buts)
(Coupe d'Angleterre: 28 matchs, 14 buts)
(Coupe de la Ligue anglaise: 23 matchs, 6 buts)
(Charity Shield: 2 matchs)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 12 matchs, 4 buts)
(Coupe des Coupes: 6 matchs, 1 but)
(Coupe de l'UEFA: 22 matchs, 7 buts)
1977/80 Hambourg SV (ALL) 111 matchs, 40 buts
(Championnat d'Allemagne: 90 matchs, 32 buts)
(Coupe d'Allemagne: 8 matchs, 4 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 9 matchs, 2 buts)
(Coupe des Coupes: 4 matchs, 2 buts)
1980/82 Southampton (ANG) 80 matchs, 42 buts
(Championnat d'Angleterre: 68 matchs, 37 buts)
(Coupe d'Angleterre: 5 matchs, 2 buts)
(Coupe de la ligue anglaise: 3 matchs, 1 but)
(Coupe de l'UEFA: 4 matchs, 2 buts)
1982/84 Newcastle UTD (ANG) 85 matchs, 49 buts
(Championnat d'Angleterre de D2: 78 matchs, 48 buts)
(Coupe d'Angleterre: 3 matchs)
(Coupe de la ligue anglaise: 4 matchs, 1 but)
1985 Blacktown City (AUS) 2 matchs, 1 but
(NSL: 2 matchs, 1 but)
Kevin Keegan s’est imposé comme le meilleur joueur anglais des années 70. Attaquant classique, chouchou infidèle d’Anfield Road, Kevin Keegan a marqué le football d’outre-Manche d’une efficacité implacable.
Pourtant son nom n'est presque jamais mentionné lorsqu'on dresse le meilleur onze anglais de l'histoire, la faute n'en revient pas seulement à ce que les Three Lions de son époque semblaient incapables de se qualifier à un tournoi. C'est plutôt qu'on ne sait pas trop penser de ce joueur dont les qualités étaient le courage plutôt que le talent pur. Du haut de son mètre soixante-huit, "Mighty Mouse", du nom d'un dessin-animé américain populaire dans les années 50, que les Français d'un certain âge ont connu sous le titre de "Super-Souris", n’a jamais craint les rudes batailles du championnat anglais. Doté d’une vitesse de course et d’une technique balle au pied supérieure à la moyenne, on l’a toujours taxé de "joueur latin", sous prétexte que le dribble et la fantaisie n’ont pas de gène anglo-saxon.
Né en 1951, le natif du South Yorkshire effectue ses débuts professionnels en 1968 avec Scunthorpe United, en quatrième division. Les plus grands clubs s’intéressent à l’attaquant de poche des "Iron", mais c’est Liverpool et son célèbre entraîneur Bill Shankly qui décrochent l’affaire pour une bouchée de pain. Il débute en première division à Anfield le 14 août 1971 contre Nottingham Forest, et se signale en inscrivant déjà son premier but après seulement 12 minutes de jeu. Dans l'antre des Reds, Keegan est associé à John Toshack, un gallois chargé du trafic aérien à l’attaque du Liverpool FC. La technique de l’un et les qualités physiques de l’autre s’associent merveilleusement. Les Reds reviennent alors au sommet du football anglais, remportant trois titres de champion (1973, 1976 et 1977) et une FA Cup (1974). Kevin Keegan est consacré par le Kop comme en étant le King. "King Kevin" est né. Sur la scène européenne, Liverpool remporte deux Coupes de l'UEFA (1973 et 1976) avant de réaliser son chef-d’œuvre, le 25 mai 1977 à Rome, avec une éclatante victoire (3 buts à 1) devant Mönchengladbach en finale de la Coupe d'Europe des Clubs Champions, le premier de leurs six titres européens. Ce soir-là, Hannes Weisweiler, l’entraîneur du club allemand, avait décidé, selon l’expression consacrée, que Keegan "ne marcherait jamais seul ". Il lui avait collé aux basques le marquage de Berti Vogts. Grave erreur qu’expliquera plus tard KK: "Le marquage individuel, ça me stimule...". Berti Vogts, qui avait pourtant su annihiler Johan Cruyff trois ans plus tôt en finale de Coupe du Monde, n’a toujours pas compris.
photo: ©Colorsport
Au lendemain du triomphe romain, coup de théâtre, il change d'air et signe dans le club allemand d'Hambourg. Sans grandes surprises après tout. KK avait annoncé qu’il quitterait Liverpool en début de saison. Sans doute avait-il estimé avoir fait le tour du championnat anglais. Pourtant la première saison est pourrie: les leaders de l’équipe snobent Keegan, Hambourg termine à la dixième place du championnat et, pour faire bonne mesure, se prend un sévère 6 buts à 0 en match retour de la Supercoupe de l'UEFA à Anfield. En fin de saison, il est sur le point de retourner chez lui, mais le nouveau manager Gunter Netzer vient mettre de l’ordre dans la maison. Il évacue les fortes têtes hostiles à Keegan, et recrute un joueur au "profil Toshack", un certain Horst Hrubesch. Moins buteur mais plus organisateur, il remporte la Bundesliga en 1979 et y sera couronné de deux Ballons d'Or en 1978 et 1979, deuxième joueur de l’histoire à réaliser le doublé du trophée du meilleur joueur européen après Johan Cruyff. Comme à Liverpool, Keegan redevient au Volksparkstadion le King qu’il était. À la fin de la saison 1979-80, il est respecté non seulement pour ses qualités de footballeur mais aussi pour sa bonne maîtrise de la langue allemande.
Au bout de trois saisons, l'international anglais surprend de nouveau le monde de football en signant à Southampton, qui est à l'époque un club médiocre du championnat anglais. Il a pour objectif sa disponibilité avec les Three Lions et l’espoir d’aller décrocher la Coupe du Monde en Espagne. Malgré sa soixantaine de sélections, Kevin Keegan n’a jamais pu montrer l’étendue de ses qualités dans l’épreuve majeure. En 1974, puis en 1978, l'Angleterre ne parvient pas à se qualifier pour les phases finales de Coupe du Monde, ratant également la qualification pour l'Euro en 1976. En 1982, les hommes de Ron Greenwood sont présents en Espagne, mais une blessure contractée... en jouant au golf prive Keegan des premières rencontres. Il ne fera qu’une brève apparition dans la dernière demi-heure du dernier match contre l’Espagne (0-0). Sa dernière sélection.
L’échec espagnol oublié, il s'engage avec Newcastle United en deuxième division anglaise. Keegan permet aux Magpies d'accéder à l'échelon supérieur en 1984, aux cotés de nouveaux talents comme Chris Waddle ou Paul Gascoigne. Il raccroche les crampons à la fin de cette saison avec le sentiment du devoir accompli. Devenu entraîneur, sa carrière sur les bancs est loin d’être aussi brillante. Les différents clubs qu’il fréquente (Newcastle, Fulham, Manchester City) lui reprochent des résultats inversement proportionnels aux onéreuses dépenses en transfert. Son passage à la tête de la sélection nationale se soldera par un médiocre Euro 2000 et une démission expressément acceptée par la FA après un début délicat en éliminatoires de la Coupe du Monde 2002.
PALMARÈS
Vainqueur du British Home Championship en 1973, 1975, 1978, 1979 et 1982 (Angleterre)
Vainqueur de la Coupe d’Europe des Club Champions en 1977 (Liverpool)
Finaliste de la Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1980 (Hambourg SV)
Vainqueur de la Coupe UEFA en 1973 et 1976 (Liverpool)
Finaliste de la Supercoupe de l’UEFA en 1977 (Hambourg SV)
Champion d’Angleterre en 1973, 1976 et 1977 (Liverpool)
Vice-Champion d’Angleterre en 1974 et 1975 (Liverpool)
Champion d’Allemagne en 1979 (Hambourg SV)
Vice-Champion d’Allemagne en 1980 (Hambourg SV)
Vainqueur de la Coupe d’Angleterre en 1974 (Liverpool)
Finaliste de la Coupe d’Angleterre en 1977 (Liverpool)
Vainqueur de la Coupe d’Allemagne en 1979 (Hambourg SV)
Vainqueur de la Charity Shield en 1974 et 1976 (Liverpool)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Ballon d’or en 1978 et 1979
Onze d’or en 1977 et 1979
Onze d’argent en 1976 et 1980
Élu footballeur de l’année de la FWA du championnat d'Angleterre en 1976
Élu Joueur de l’année PFA du championnat d'Angleterre en 1982
Meilleur buteur du championnat d’Angleterre en 1982 (26 buts) ( Southampton)
Nommé dans l'équipe type de l'année PFA du championnat d'Angleterre en 1976, 1977, 1982, 1983 et 1984
Élu attaquant de l’année par le magazine allemand "Kicker" en 1978
Élu joueur de la saison de Southampton FC en 1982
Intronisé à Hall of Fame du football anglais en 2002
Nommé au FIFA 100
Nommé Officier de l'empire Britannique en 1982
DIVERS
- Au cours de sa carrière de footballeur, Kevin Keegan a chanté une chanson à succès. "Head over heels in love " enregistré en 1979, se classe 31ème de l'UK Singles Chart. Il a publié un second single, "l'Angleterre ", pour son retour d'Allemagne dans son pays natale, mais son titre sera un flop.
George Best, le cinquième Beatles
Photo: ©Prolific North
George Best
Né le 22 mai 1946 à Belfast (NIR)
Décédé le 25 novembre 2005 à Londres (ANG)
Nord-Irlandais, Avant-centre, 1m75, Numéro 7
Surnom: Le cinquième Beatles
(Matchs amicaux: 2 sélections)
(Qualif Coupe du Monde: 14 sélections, 3 buts)
(Qualif Euro: 7 sélections, 4 buts)
(British Home Championship: 14 sélections, 2 buts)
1ère sélection : le 15 avril 1964 contre le Pays de Galles (3-2)
Dernière sélection : le 12 octobre 1977 contre les Pays-Bas (0-1)
1963/74 Manchester UTD (ANG) 472 matchs, 181 buts
(Championnat d'Angleterre: 361 matchs, 137 buts)
(Coupe d'Angleterre: 46 matchs, 21 buts)
(Coupe de la ligue anglaise: 25 matchs, 9 buts)
(Charity Shield: 2 matchs, 1 but)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 21 matchs, 9 buts)
(Coupe des Coupes: 2 matchs)
(Coupe d'Europe des villes de foire: 11 matchs, 2 buts)
(Coupe Intercontinentale: 2 matchs)
(Watney Cup: 4 matchs, 2 buts)
1974 Jewish Guild (AFS) (Prêt) 5 matchs
1974 Dunstable Town (ANG) (Prêt) 3 matchs
1975 Stockport County (ANG) 3 matchs, 2 buts
1975/76 Cork Celtic (IRL) 3 matchs
1976 Los Angeles Aztecs (USA) 24 matchs, 15 buts
(NASL: 23 matchs, 15 buts)
(Play-offs: 1 match)
1976/77 Fulham (ANG) 47 matchs, 10 buts
(Championnat d'Angleterre de D2: 42 matchs, 8 buts)
(Coupe d'Angleterre: 2 matchs)
(Coupe de la ligue anglaise: 3 matchs, 2 buts)
1977/78 Los Angeles Aztecs (USA) 37 matchs, 14 buts
(NASL: 32 matchs, 12 buts)
(Play-offs: 5 matchs, 2 buts)
1978/79 Fort Lauderdale Strikers (USA) 33 matchs, 7 buts
(NASL: 28 matchs, 6 buts)
(Play-offs: 5 matchs, 1 but)
1979/80 Hibernian (ECO) 22 matchs, 3 buts
(Championnat d'Écosse: 13 matchs, 3 buts)
(Championnat d'Écosse de D2: 4 matchs)
(Coupe d'Écosse: 3 matchs)
(Coupe de la ligue écossaise: 2 matchs)
1980/82 San José Earthquakes (USA) 56 matchs, 21 buts
1982 Hong Kong Rangers (HGK) (Invité) 1 match
1983 Bournemouth (ANG) 5 matchs
1983 Brisbane Lions (AUS) 4 matchs
1984 Tobemore United (NIR) 1 match
George Best est considéré comme l'un des plus grands attaquants de l'histoire. La star a fait chaviré les coeurs et les défenses du championnat anglais avec Manchester UTD. Il s'est hissé au rang de légende vivante grâce à une carrière à la fois fastueuse et tourmentée. Georgie était sur toutes les lèvres à la fin des années 60. Pas mal pour un joueur qui n'a jamais disputé de Coupe du monde ou d'Euro avec l'Irlande du Nord.
Ceux qui ont eu la chance de le voir balle au pied restent convaincus aujourd'hui que ce joueur reste sans égal. Inarrêtable sur le terrain, ce génie du dribble s'est forgé par sa technique, sa vivacité, son sens du dribble et son incroyable détermination. Une terreur absolue pour toutes les défenses de D1 anglaise. Mince d'apparence, léger de poids, il était à la merci des charges adverses qui le déséquilibraient facilement mais ne le décourageaient jamais. Et surtout, il était si intrépide, si aventurier et si tenace qu'aucune balle n'a été jamais perdue pour lui. Gamin d'Ulster issu de la classe ouvrière irlandaise, le jeune George Best est repéré à l'âge de 15 ans dans sa ville natale par Bob Bishop, recruteur du club de Manchester United, où il est invité à faire un essai. Appelé à passer une semaine à Manchester, il séduit Matt Busby en une matinée. Mais voilà, il ne veut pas quitter son cocon et remercie les dirigeants mancunien avant de prendre le premier ferry pour Belfast. Il faudra que son père rappelle le club pour s’excuser de l’attitude de son fils et demander à ce qu’on lui accorde une seconde chance. Excuse accepté par Busby qui l'engage aussitôt.
Photo: ©ManchesterUTD
Après un passage rapide par l'Academy, il débute sa carrière à 17 ans dans le mythique club de la seconde ville d'Angleterre. S’il fait forte impression dès sa première rencontre en assignant un petit pont dès son premier ballon, le jeune ailier supersonique confirme très vite et se forge une réputation de petit génie qui se révélera à double tranchant. Pendant ses onze années passées à Manchester United, avec lequel il a remporté le championnat d'Angleterre en 1965 et 1967, George Best a écrit quelques-unes des plus belles pages du football, au même titre que l'anglais Bobby Charlton et l'écossais Denis Law, ses compères dans la "Dream Team" dirigée par le mythique Matt Busby. La renommée continentale de Best commence en mars 1966, lors d’un quart de finale de la C1, au stade de la Luz, à Lisbonne. Les hôtes, le Benfica d’Eusebio, y sont réputés invincibles. Ils seront laminés 5 buts à 1, Best devenant le héros de la soirée avec ses deux buts à tout juste 19 ans. Désormais, la nouvelle vedette du foot britannique squatte les unes des journaux, glanant le surnom de "Cinquième Beatle" par les médias portugais. Duex ans plus tard, c'est encore face aux "Águias" qu'il remporte avec la formidable armada la Coupe d'Europe des clubs champions, une première pour un club anglais. C'est un but de légende de Georgie en prolongation qui envoie les Diables Rouges vers le sacre européen (4 buts à 1, après prolongations). La même année, il remporte le prestigieux Ballon d'or grâce à ce "coup" qui pèsera lourd au moment du vote. Flanqué du numéro 7 dans le dos, l’insaisissable ailier inscrit au total la bagatelle de 178 buts en 466 matchs sous la tunique rouge. Parfois comparé à Pelé pour ses traits de génie en match, il est le premier footballeur à acquérir un statut de pop-star et le premier à tourner dans des publicités. Il mène en plus une vie rock’n’roll depuis quelques années déjà, et ses excès aussi bien que ses conquêtes font les choux gras. Côté international, George Best enfile 37 fois le maillot de l'Irlande du Nord et inscrit neuf buts. L'attaquant n'a cependant jamais participé à un Mondial, où son passage coïncide avec une période de marasme sportif. Il mettra son immense popularité en jeu pour demander à ce qu’une sélection de l’Irlande unifiée soit autorisée à compétir, en vain. Pire, sa carrière commence à s'écrouler très tôt, alors qu'il n'a que 28 ans.
Ses déboires entre alcool et problèmes conjugaux font la une de la presse "people", ternissant l'image d'un sportif hors pair. Il joue par intermittence pour le club de Manchester, accumulant les amendes et les suspensions pour mauvaise conduite. En 1974, il se fait renvoyer de Manchester United pour ses divers abus. Il dispute son dernier match avec les Red Devils le 1er janvier 1974 contre Queens Park Rangers. Il quitte alors Manchester et entame une longue errance de club en club, d'Écosse aux Etats-Unis en passant par le championnat irlandais. On voit désormais plus souvent son nom à la une des tabloïds "people" ou dans la rubrique des faits-divers que dans les pages sportives. Le joueur n'a jamais caché son amour pour les femmes et l'alcool. L'addiction de George Best ne s'arrange pas une fois à la retraite. Lors d'une émission sur la BBC, il apparaît complètement saoul. Malgré une transplantation du foie réussie en 2000, son alcoolisme a eu raison de lui. George Best décède le 25 novembre 2005 d'une infection pulmonaire à 59 ans. Telle une Rock star, sa mort crée une énorme émotion en Grande-Bretagne. 32 000 personnes suivent ses obsèques sur grand écran. Sur une des couronnes de fleurs déposées sur le cercueil de Best était inscrit "Maradona good, Pelé better, George best". Il est enterré à Belfast, sa ville natale. C'est en définitive sa vie de noceur et ses excès d'alcool qui auront ruiné son parcours. Attaquant hors pair et idole de Maradona, il a été nommé sportif britannique du 20ème siècle en 1995. Véritable mythe des temps modernes, il a transformé l’image du footballeur en général. Il est la première grande star de ce sport pour avoir marqué les esprits par son comportement sur et hors des terrains comme le rappellent certaines de ses plus belles citations.
PALMARÈS
Vainqueur du British Home Championship en 1964 (Irlande du Nord)
Finaliste du British Home Championship en 1966 et 1971 (Irlande du Nord)
Vainqueur de la Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1968 (Manchester UTD)
Finaliste de la Coupe intercontinentale en 1968 (Manchester UTD)
Champion d’Angleterre en 1965 et 1967 (Manchester UTD)
Vice-champion d’Angleterre en 1964 et 1968 (Manchester UTD)
Vainqueur de la Coupe d’Angleterre en 1963 (Manchester UTD)
Vainqueur de la Charity Shield en 1965 et 1967 (Manchester UTD)
Vainqueur de la FA Youth Cup en 1964 (Manchester UTD)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Ballon d’or en 1968
Ballon de bronze en 1971
Élu footballeur de l’année FWA en Angleterre en 1968
Meilleur buteur du Championnat d’Angleterre en 1968 (28 buts) (Manchester UTD)
Nommé dans l'équipe type PFA de l'année du championnat d'Angleterre de D2 en 1977 (Fulham)
Inclus parmi les 100 légendes de la Football League
Nommé au FIFA 100
Élu "joueur en or" des 50 dernières années de l'Irlande du Nord par l'UEFA en 2003
Élu parmi les "légendes" du football par Golden Foot en 2005
À reçu le Prix du Mérite PFA en 2006
À reçu le Prix "Hommage" FWA en 2007
Intronisé au Hall of Fame du football anglais en 2002
À obtenu le Prix d'excellence par BBC en 2002 en reconnaissance de ses réalisations dans le football
À reçu les clés de la ville du district de Castlereagh en Irlande du Nord en 2002
À reçu un diplôme honorifique de l'Université Queen's de Belfast en 2001
DIVERS
- En 1987, The Wedding Present sortait un disque intitulé George Best, avec l’Irlandais sur la jaquette
- En 1994, il passe Noël en prison, après avoir été condamné pour conduite en état d'ivresse. Il est à nouveau condamné en 2004 pour conduite en état d'ivresse est suspendu de permis pour 20 mois.
- En 1970, lors d’un match contre Coventry à Old Trafford, l’Allemand Hellmuth Costard braque 8 caméras sur George Best tout au long du match. Pour la première fois, un footballeur est filmé en caméra isolé tout au long d’un match. L’intérêt est autant sportif qu’artistique, et le film Fußball wie noch nie ("Le football comme jamais auparavant") sort en 1971.
- L'aéroport de Belfast a changé de nom pour prendre celui de George Best.
- En 2008, une peinture exposée à la Salford Art Gallery créait la polémique : celle-ci représentait George Best dans le rôle de Jésus, accompagné de deux évangélistes et surplombant deux femmes dénudées.
LES CITATIONS PIQUANTES DE GEORGE BEST
- "J’arrête de boire, mais seulement quand je dors."
- "Si j'avais été moche, vous n'auriez jamais entendu parler de Pelé."
- "J'avais une maison au bord de la mer. Mais pour aller à la plage, il fallait passer devant un bar. Je n'ai jamais vu la mer..."
- "En 1969 j'ai arrêté les femmes et l'alcool, ça a été les 20 minutes les plus dures de ma vie."
- "Si j’avais eu le choix entre marquer un but en pleine lucarne et me taper Miss Monde, j’aurai eu du mal à me décider. Par chance, les deux me sont arrivés."
- "J'ai claqué beaucoup d'argent dans l'alcool, les filles et les voitures de sport - le reste, je l'ai gaspillé."
- "Je n’ai réellement aimé que deux femmes dans ma vie. Malheureusement, ce ne sont pas celles que j’ai épousé."
- En parlant de Cristiano Ronaldo, il a déclaré "Pendant des années, j'en ai vu défiler, des "nouveaux George Best". C'est la première fois que je prends ça pour un compliment."
- "Je n'ai pas couché avec sept miss Monde. seulement quatre. les trois autres je ne suis jamais allé au rendez-vous."
- "Une fois, j’ai dit que le numéro sur le maillot de Paul Gascoigne était supérieur à son QI. Il est venu me voir et m’a demandé : “C’est quoi, le QI ?”"
- "Mon rêve, c'était d'éviter la sortie du gardien, de m'arrêter juste avant la ligne de but, de me mettre à quatre pattes et de pousser le ballon de la tête dans le but. J'ai failli le faire contre Benfica en finale de la Coupe d'Europe 1968. J'avais dribblé le gardien mais, au dernier moment, je me suis dégonflé. J'ai eu peur que le coach fasse une crise cardiaque ! "
- "Son pied gauche ne lui sert à rien, il est mauvais de la tête, il ne sait pas tacler et il ne marque pas souvent. A part ça, il est pas mal." : À propos de David Beckham.
- "Dix heures pour quarante pintes, j’ai battu mon record de 20 minutes." Après sa greffe du foie en 2002 qui avait nécessité une transfusion de vingt litres de sang.
SOURCES/RESSOURCES
- France Football
VIDÉO
Hristo Stoichkov, le génial bulgare
Photo: ©Alamy
Hristo Stoichkov
Hristo Stoitchkov (Христо Стоичков)
Né le 8 février 1966 à Plovdiv (BUL)
Surnoms: "El pistolero", Kamata, Le chien
(Matchs amicaux: 27 sélections, 9 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 19 sélections, 7 buts)
(Coupe du Monde: 10 sélections, 6 buts)
(Qualif Euro: 24 sélections, 12 buts)
(Euro: 3 sélections, 3 buts)
1ère sélection : le 23 septembre 1987 contre la Belgique (2-0)
Dernière sélection : le 9 juin 1999 contre l'Angleterre (1-1)
1984/90 CSKA Sofia (BUL) 162 matchs, 111 buts
(Championnat de Bulgarie: 119 matchs, 81 buts)
(Coupe de Bulgarie: 18 matchs, 14 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 10 matchs, 7 buts)
(Coupe des Coupes: 8 matchs, 8 buts)
(Coupe de l'UEFA: 7 matchs, 1 but)
1990/95 FC Barcelone (ESP) 208 matchs, 105 buts
(Championnat d'Espagne: 151 matchs, 76 buts)
(Coupe d'Espagne: 10 matchs, 2 buts)
(Supercoupe d'Espagne: 8 matchs, 5 buts)
(Ligue des Champions: 28 matchs, 14 buts)
(Coupe des Coupes: 8 matchs, 6 buts)
(Supercoupe de l'UEFA: 2 matchs, 1 but)
(Coupe Intercontinentale: 1 match, 1 but)
1995/96 Parme AC (ITA) 30 matchs, 7 buts
(Championnat d'Italie: 23 matchs, 5 buts)
(Coupe d'Italie: 2 matchs)
(Coupe des Coupes: 5 matchs, 2 buts)
1996/98 FC Barcelone (ESP) 43 matchs, 9 buts
(Championnat d'Espagne: 26 matchs, 7 buts)
(Coupe d'Espagne: 5 matchs)
(Supercoupe d'Espagne: 2 matchs, 1 but)
(Ligue des Champions: 2 matchs, 1 but)
(Coupe des Coupes: 7 matchs)
(Supercoupe de l'UEFA: 1 match)
1998 CSKA Sofia (BUL) 4 matchs, 1 but
1998 Al Nassr (ARS) 2 matchs, 1 but
1998/99 Kashiwa Reysol (JAP) 28 matchs, 13 buts
2000/02 Chicago Fire (USA) 57 matchs, 20 buts
(MLS: 51 matchs, 17 buts)
(Coupe des Etats-Unis: 6 matchs, 3 buts)
2003 DC United (USA) 24 matchs, 6 buts
(MLS: 21 matchs, 5 buts)
(Coupe des Etats-Unis: 3 matchs, 1 but)
Aussi réputé pour son talent que pour son mauvais caractère, Hristo Stoichkov a considérablement marqué le football dans les années 90.
Grâce à sa technique largement au-dessus de la moyenne, le génial et spectaculaire gaucher pouvait se jouer facilement des défenses adverses. Le plus grand joueur bulgare de tous les temps est à l'image du football des années 90. Humainement, ni fou ni sage. Seulement l'expression unique du spectacle total dans lequel le joueur tient plus que sa part de footballeur. Ses mimiques, ses vraies-fausses agressions, ses gestes théâtraux, ses attitudes hautaines, avant qu'il ne redevienne un gosse ému parmi les gosses, font de lui un personnage extraordinaire que les loupes grossissantes des caméras de télévision ont su saisir avec talent.
Né en 1966 dans la plus ancienne ville d'Europe encore peuplée nommé Plovdiv, il a été compliqué pour lui de penser "football" à long terme pendant sa jeunesse en Bulgarie. Et qu'il n'était d'ailleurs pas loin de dévier complètement, comme il l'a expliqué à beIN SPORTS: "Si je n'étais pas devenu footballeur, j'aurais été un voleur ou un criminel. J'ai pensé plusieurs fois à quitter mon pays sans demander la permission. Je me disais qu'il fallait que j'aille dans un autre pays, y prendre un sport et jouer au football. J'avais vraiment deux options qui s'offraient à moi : devenir un bandit qui volait et commettait des crimes, ou bien devenir footballeur. J'ai choisi la deuxième option." Ouf. Il débute sa carrière au CSKA Sofia à seulement 18 ans et devient le pilier de l'attaque des "Rouges" remportant notamment le Soulier d'Or européen en 1990 avec un total de 38 buts inscrits, le tout à 22 ans. Les plus grands clubs européens le convoitent, et c'est au prestigieux FC Barcelone que le Bulgare débarque durant l'été 90 devenant le joueur le plus cher du bloc de l’Est devant Oleg Blokhine, pour un transfert estimé à 4 millions de dollars.
Photo: ©Diaro As
Le pied gauche magique de Stoichkov illumine alors les socios du Camp Nou pendant près de cinq saisons, marquant la bagatelle de 76 buts en 152 rencontres de championnat entre 1990 et 1995. Sous les ordres de Johan Cruyff, au sein de ce qui pour beaucoup de spécialistes reste l'une des plus belles équipes de l'histoire, Stoichkov s'épanouit complètement. Le Hollandais Volant a su le placer sur le terrain de jeu, ni avant-centre ni ailier gauche, mais avaleur d'espaces aux côtés du brésilien Romario. Barcelone domine ainsi la Liga espagnole et le continent européen avec la fameuse première C1 de l’histoire du club. Au sommet de son art dans le grand club catalan, Stoichkov s'attire néanmoins une réputation de mauvais garçon sur les terrains. Brutalités, insultes, "El Pistolero" collectionne les avertissements et les suspensions. D'ailleurs, son goût pour la castagne a failli lui valoir une radiation à l'âge de 18 ans à la suite d'une finale de coupe de Bulgarie transformée en réunion de boxe. C'est fort probable que ces attitudes anti-sportives lui aient coûté le Ballon d'or en 1992, au profit de Marco van Basten, alors qu'il avait les faveurs des pronostics. Sa saison 1993-1994 est incontestablement la plus réussi de sa carrière aussi bien collectivement qu’individuellement. En plus de remporter la Liga, l'attaquant termine quatrième de la Coupe du Monde avec la Bulgarie et co-meilleur buteur de la compétition (6 buts) avec le russe Oleg Salenko. Capitaine emblématique de la sélection bulgare, il fait partie d'une génération exceptionnelle (avec notamment Emil Kostadinov et Krasimir Balakov). À la fin de cette année-là, il se voit enfin décerner le titre tant convoité pour un joueur, le Ballon d'Or, devant les deux italiens Roberto Baggio et Paolo Maldini.
En 1995, Stoichkov quitte les Blaugrana à cause d'une suspension de six mois pour un coup de pied envoyé à un juge de touche. Il rejoint l'équipe italienne de Parme, l'une des meilleures formations européennes du moment, avec la ferme volonté d’y conquérir le Scudetto. Mais le Bulgare, régulièrement la cible privilégiée d'une presse spécialisée impitoyable, ne parviendra jamais à totalement s'imposer en Série A. Au bout d'une saison et très peu de buts, il retourne à Barcelone, le club de son cœur, mais où il doit le plus souvent se contenter cette fois d'une place sur le banc des remplaçants. Il entame le début de sa parabole descendante. Bien trop tôt. La carrière du bulgare décline également au plan international. À l'Euro 1996, la Bulgarie est éliminée dès le premier tour, après notamment une défaite sans appel (perdue 3 buts à 1) contre la France. La Coupe du Monde 1998 confirme la fin d'une génération dorée, qui quitte la compétition après une humiliante raclée contre l'Espagne (défaite 6 buts à 1) au premier tour. En fin de carrière, il termine dans des équipes de seconde zone et signe de brefs contrats dans des clubs exotiques comme le club japonais du Kashima Reysol et le club américain des Chicago Fire. Il prend sa retraite en 2003 dans l'anonymat le plus complet. Après quelques expériences d’entraîneurs mitigées et près de trois ans à la tête de la sélection Bulgare (2004 à 2007), Hristo Stoichkov s’investit de plus en plus en politique.
PALMARÈS
4ème de la Coupe du Monde en 1994 (Bulgarie)
Vainqueur de la Ligue des Champions en 1992 (FC Barcelone)
Finaliste de la Ligue des Champions en 1994 (FC Barcelone)
Vainqueur de la Coupe des Coupes en 1997 (FC Barcelone)
Vainqueur de la Supercoupe de l’UEFA en 1992 et 1997 (FC Barcelone)
Finaliste de la Coupe Intercontinentale en 1992 (FC Barcelone)
Vainqueur de la Coupe des coupes asiatique en 1998 (Al-Nasr)
Vainqueur de la Supercoupe d’Asie en 1998 (A-Nasr)
Champion d’Espagne en 1991, 1992, 1993, 1994 et 1998 (FC Barcelone)
Vice-Champion d’Espagne en 1997 (FC Barcelone)
Vainqueur de la Coupe d’Espagne en 1997 et 1998 (FC Barcelone)
Finaliste de la Coupe d’Espagne en 1996 (FC Barcelone)
Vainqueur de la Supercoupe d’Espagne en 1991, 1992, 1994 et 1996 (FC Barcelone)
Finaliste de la Supercoupe d’Espagne en 1993, 1997 et 1998 (FC Barcelone)
Champion de Bulgarie en 1987, 1989 et 1990 (CSKA Sofia)
Vainqueur de la Coupe de Bulgarie en 1985, 1987, 1988 et 1989 (CSKA Sofia)
Vainqueur de la Supercoupe de Bulgarie en 1989 (CSKA Sofia)
Vainqueur de la Coupe des Etats-Unis en 2000 (Chicago Fire)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Ballon d’or en 1994
Ballon d’argent en 1992
Onze d’or en 1992
Onze d’argent en 1994
3ème meilleur joueur de la Coupe du Monde en 1994
Élu meilleur joueur étranger du Championnat d’Espagne en 1994
Meilleur buteur de la Coupe des Coupes en 1989 (7 buts) (CSKA Sofia)
Meilleur buteur du Championnat de Bulgarie en 1989 (23 buts) et 1990 (38 buts) (CSKA Sofia)
Meilleur buteur de la Coupe du Monde en 1994 (6 buts)
Soulier d’or européen en 1990 (38 buts)
Nommé dans l'équipe type du tournoi de la Coupe du Monde 1994
Nommé dans l'équipe type du tournoi de l'Euro 1996
Nommé au FIFA 100
Élu Meilleur footballeur bulgare de l'année en 1989, 1990, 1991, 1992 et 1994
Élu "joueur en or" des 50 dernières années de la Bulgarie par l'UEFA en 2003
Élu sportif bulgare de l'année en 1994
Élu parmi les "légendes" du football par Golden Foot en 2007
SOURCES/RESSOURCES
- France Football/beIN SPORTS/So Foot
Gianni Rivera, le Golden Boy italien
photo: ©Alamy
Gianni Rivera
Giovanni Rivera
Né le 18 août 1943 à Valle San Bartoloméo (ITA)
Italien, milieu de terrain, 1m75
Surnoms: Golden Boy, Abatino
(Matchs amicaux: 27 sélections, 4 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 13 sélections, 4 buts)
(Coupe du Monde: 9 sélections, 3 buts)
(Qualif Euro: 10 sélections, 3 buts)
(Euro: 1 sélection)
1ère sélection : le 13 mai 1962 contre la Belgique (3-1)
Dernière sélection : le 19 juin 1974 contre l'Argentine (1-1)
1958/60: Alessandria (ITA) 26 matchs, 6 buts
1960/79: Milan AC (ITA) 654 matchs, 163 buts
(Championnat d'Italie: 501 matchs, 122 buts)
(Coupe d'Italie: 74 matchs, 28 buts)
(Coupe d'Europe des clubs champions: 19 matchs, 6 buts)
(Coupe des Coupes: 26 matchs, 1 but)
(Coupe de l'UEFA: 27 matchs, 5 buts)
(Supercoupe de l'UEFA: 2 matchs)
(Coupe Intercontinentale: 4 matchs, 1 but)
(Coupe des Alpes: 1 match)
Avec Franco Baresi et Paolo Maldini, Gianni Rivera incarne au plus haut degré la quintessence du Milan AC.
Il avait toutes les qualités d’un sublime numéro 10: vision du jeu, bonne technique, rapidité, créativité, bon dribbleur et tir efficace. Le football latin, aussi contradictoire que l'époque moderne avec ses élans, ses abandons, ses faiblesses et ses besoins de renouvellement, peut très bien s'identifier à un joueur riche de talent et de paradoxes, de génie: Gianni Rivera. Le capitaine du Milan AC représente la classe à l'état pur. Depuis des années, les techniciens de la Péninsule estiment qu'il est incontestablement l'un des plus doué du Calcio. Pourtant, petit, Rivera n’avait pas vraiment le rêve d’être footballeur. Non, ses premières aspirations ont été de devenir comptable ou bien médecin.
Issu du centre de formation d'Alessandria, la plus grande ville du Piémont en matière de superficie, le jeune Giovanni fait ses débuts en Série A le 2 juin 1959 face à l'Inter Milan, à l'âge de 15 ans, 9 mois et 15 jours. Il inscrit en octobre de la même année son premier but face à la Sampdoria Gênes. Le Milan flaire alors le bon coup et devance la concurrence, grâce aux conseils de Franco Pedroni qui recommande vivement son joueur à son ancien club. Après un test, évidemment concluant, à Linate, sous les yeux de Luigi Bonizzoni et Giuseppe Viani, respectivement coach et directeur sportif du Diavolo, Rivera est acheté en copropriété par les Rossoneri. Toutefois, il est décidé qu’il évoluera une saison de plus avec l’Alessandria pour poursuivre tranquillement sa progression. En tout, il apparaît 26 fois avec son équipe pour 6 buts inscrits sans réussir à sauver le club de la relégation. Il reçoit tout de même le "prix De Martino" qui récompense le meilleur jeune du championnat. Le Milan AC n’hésite pas plus longtemps pour l’acquérir définitivement contre 65 millions de lires, une somme conséquente pour l’époque.
photo: ©Intrepido
Le grand Juan Alberto Schiaffino, illustre attaquant vainqueur de la Coupe du monde 1950 avec la Celeste, devient son maître. Il lui apprend qu'un footballeur complet devait savoir marquer des buts, être l'architecte du jeu au milieu et donner un coup de main à la défense. Il s'est efforcé de l'imiter. À 16 ans, le "Golden Boy" débute en Série A le 25 septembre 1960 contre Catane, une bonne prestation mais un déficit physique criant, normal pour un jeune de 17 ans... En fin de saison, changement d'entraîneur avec l'arrivée de Nereo Rocco qui l'intègre progressivement dans le groupe. Pendant dix-neuf saisons, Gianni Rivera va être de toutes les victoires des Rossoneri. En 1962, il gagne un premier titre de champion d’Italie. Mieux encore, la saison suivante, les Rossoneri remportent la Coupe d'Europe des clubs champions en s'imposant en finale face au Benfica d'Eusébio grâce à un doublé de José Altafini (2 buts à 1). Rivera termine lui second au vote du Ballon d'Or derrière le gardien russe Lev Yachine. À la suite du départ de Rocco après ce titre européen, le Milan connaît une période creuse et ne remporte un nouveau trophée qu'en 1967 avec une coupe d'Italie. Dans la foulée, Franco Carraro devient président du club et fait revenir Nereo Rocco aux affaires. Il démontre une fois pour toutes qu'il est bien l'un des plus grands footballeurs italiens de l'histoire. Le Milan finit évidemment champion cette saison-là. Comme un air de déjà-vu, les Rossoneri remportent encore la Coupe d'Europe des clubs champions en 1968 en s'imposant en finale 4 buts à 1 face à l'Ajax de Cruyff. Auteur d'une prestation fabuleuse, Rivera est, avec Giovanni Trapattoni, le seul rescapé de l'épopée glorieuse de 1963. Cette fois le Ballon d'or ne lui échappe pas. Âgé de 27 ans, il devient alors le premier joueur né en Italie à remporter le trophée, mais pas le premier Italien, puisque c’est justement en étant naturalisé que Omar Sivori avait pu être élu en 1961. Il devance alors d'un cheveu Luigi Riva, avec seulement 4 points d’avance sur le meilleur buteur de Série A avec Cagliari. Le milieu de terrain dispute au total 658 matchs et inscrit 164 buts toutes compétitions confondues entre 1960 et 1979 et remporte deux C1, deux C2, une Coupe intercontinentale, trois Scudetti et quatre Coupes d’Italie. Lui, le passeur hors pair, sera également meilleur buteur en 1973 avec 17 réalisations.
Côté Squadra Azzurra, son parcours est très particulier. À 18 ans, il débute avec la Nazionale le 13 mai 1962 face à la Belgique. En 1970, il dispute avec la sélection italienne la Coupe du Monde au Mexique. Malheureusement pour lui, son équipe perd la finale contre le Brésil de Pelé 4 buts à 1 après une demi-finale intense remporté 4 buts à 3 en prolongations face aux Allemands de Gerd Müller (il inscrit le dernier but italien). Rivera ne joue que six minutes pendant la finale, au grand désespoir de ses supporters, le sélectionneur lui préférant Alessandro Mazzola, son grand rival de l'Inter Milan. Il dispute tout de même quatre Coupes du Monde et remporte l'Euro 1968, victoire en finale contre la Yougoslavie (2 buts à 0). En tout, il accumule 60 capes internationales et plante 14 pions sous les couleurs azzuri. Il réussit ensuite sa reconversion en devenant vice-président du Milan AC jusqu'en 1986 avant d'obtenir son diplôme d'entraîneur professionnel de football à l'âge de... 76 ans. Selon la Gazzetta, "la volonté de débuter une nouvelle carrière d'entraîneur n'est pas la priorité de Rivera", qui voulait simplement "rester préparé et à jour" sur l'évolution du football.
PALMARÈS
Finaliste de la Coupe du Monde en 1970 (Italie)
Vainqueur de l'Euro 1968 (Italie)
Vainqueur de la Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1963 et 1969 (Milan AC)
Vainqueur de la Coupe des Coupes en 1968 et 1973 (Milan AC)
Finaliste de la Coupe des Coupes en 1974 (Milan AC)
Vainqueur de la Coupe Intercontinentale en 1969 (Milan AC)
Finaliste de la Supercoupe de l’UEFA en 1973 (Milan AC)
Champion d’Italie en 1962, 1968 et 1979 (Milan AC)
Vice-Champion d’Italie en 1965, 1971, 1972 et 1973 (Milan AC)
Vainqueur de la Coupe d’Italie en 1967, 1972, 1973 et 1977 (Milan AC)
Finaliste de la Coupe d’Italie en 1968, 1971 et 1975 (Milan AC)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Ballon d’Or en 1969
Ballon d’argent en 1963
Meilleur buteur du Championnat d’Italie en 1973 (17 buts) (Milan AC)
Meilleur buteur de la Coupe d'Italie en 1967 (7 buts) et 1971 (7 buts) (Milan AC)
Nommé au FIFA 100
Élu parmi les "légendes" du foot par Golden Foot en 2006
Intronisé dans le Hall of Fame du football italien en 2013
Intronisé au Hall of Fame du Milan AC
Prix du président de l'UEFA en 2011
Intronisé au Walk of Fame du sport italien en 2015
DIVERS
- Il a été nommé vice-président du Milan AC par Felice Colombo, le jour même où il a pris sa retraite en 1979. Il assurera ce rôle jusque 1986 et le rachat du club par Silvio Berlusconi.
- Il a remplacé Mercedes Bresso en 2005 quand elle a été élue présidente de la région Piémont en tant que député européen.
- Gianni Rivera a été élu quatre fois à la chambre des députés italiens (entre 1987 et 2001) et a également été sous-secrétaire d'État à la Défense avec les gouvernements Prodi I, D’Alema I et II et Amato II. Aussi, en 2001, il s’est incliné aux élections de député de la région milanaise face à un certain Silvio Berlusconi.
- En 2011, il participe à la huitième édition de "Ballando con le stelle", la version italienne de "Danse avec les stars", une émission phare sur "Rai Uno", tout comme Christian Vieri et Marco Delvecchio. Il sera toutefois éliminé dès la troisième émission.
VIDÉO
Mario Kempes, El Matador
photo:©Pinterest
Mario Kempes
Mario Alberto Kempes
Né le 15 juillet 1954 à Belville (ARG)
Surnoms: El Matador, Guaso, Panzón
(Matchs amicaux: 14 sélections, 5 buts)
(Qualif Coupe du Monde: 1 sélection)
(Coupe du Monde: 18 sélections, 6 buts)
(Copa America: 4 sélections, 3 buts)
(Coupe de l'Atlantique: 6 sélections, 6 buts)
1ère sélection : le 23 septembre 1973 contre la Bolivie (1-0)
Dernière sélection : le 2 juillet 1982 contre le Brésil (1-3)
1970/73 Instituto de Cordoba (ARG) 13 matchs, 11 buts
(Championnat d'Argentine: 13 matchs, 11 buts)
1974/76 Rosario Central (ARG) 123 matchs, 98 buts
(Championnat d'Argentine: 107 matchs, 89 buts)
(Copa Libertadores: 16 matchs, 9 buts)
1977/81 Valence CF (ESP) 188 matchs, 125 buts
(Championnat d'Espagne: 143 matchs, 95 buts)
(Coupe d'Espagne: 25 matchs, 16 buts)
(Coupe de l'UEFA: 6 matchs, 3 buts)
(Coupe des Coupes: 14 matchs, 11 buts)
1981/82 River Plate (ARG) 29 matchs, 15 buts
(Championnat d'Argentine: 29 matchs, 15 buts)
1982/84 Valence CF (ESP) 59 matchs, 28 buts
(Chmpionnat d'Espagne: 42 matchs, 21 buts)
(Coupe d'Espagne: 5 matchs, 3 buts)
(Coupe de la ligue espagnole: 4 matchs)
(Coupe UEFA: 8 matchs)
1984/86 Hercules Alicante (ESP) 42 matchs, 11 buts
(Championnat d'Espagne: 38 matchs, 10 buts)
(Coupe d'Espagne: 4 matchs, 1 but)
1986/87 First Vienna FC (AUT) 20 matchs, 7 buts
1987/90 SKN St. Pölten (AUT) 96 matchs, 34 buts
1990/92 Kremser SC (AUT) 39 matchs, 7 buts
1995 Fernandez Vial (CHL) 11 matchs, 5 buts
1996 Pelita Jaya (IND) 15 matchs, 10 buts
Sa longue chevelure, son sens inné du but, son palmarès et son humilité sont les caractéristiques d’un des plus grands joueurs Argentins de tous les temps. Surnommé "El Matador" par les supporters du FC Valence, Mario Alberto Kempes a participé à trois phases finales de Coupe du Monde et a porté à 43 reprises le maillot ciel et blanc (20 buts). C'est sous l’influence de son père, qui avait pratiqué le football amateur dans sa jeunesse, que le jeune bambin commence à taper dans la balle à l'âge de 9 ans. Il délaisse alors sa pampa natale pour les douces pentes des sierras centrales. Des débuts à l'Instituto de Cordoba avant de rejoindre l'un des clubs phares d'Argentine le Rosario Central. C'est près des docks qu'il va s'affirmer comme un véritable goleador. En près de trois saisons, le buteur argentin a des statistiques impressionnantes avec près d’un but par match.
photo: ©Alamy
En 1976, il signe au FC Valence, club passé maître dans l’art de faire fleurir des talents, et devient une idole. Un tel parcours propulse rapidement le joueur vers l'équipe nationale. Muet lors de la Coupe du monde 74, sa sélection pour le Mondial 78 en Argentine est contestée, mais les statistiques plaident en sa faveur. En Liga espagnole, il vient de décrocher deux titres consécutifs de "Pichichi" en inscrivant 24 puis 28 buts. Il sera le seul appelé en sélection d'Argentine basé hors du pays argentin par César Luis Menotti pour la Coupe du Monde à domicile. Le sélectionneur de l'époque le décrit comme un homme fort, polyvalent et qui peut faire la différence à chaque match. Attendu au tournant, Kempes accepte même de porter le numéro 10. Sept matchs et six buts plus tard, il est désigné meilleur joueur du Mondial, meilleur buteur et repart pour l’Europe auréolé du titre de champion du Monde, qu’il a largement contribué à décrocher, inscrivant deux buts en finale face aux Pays-Bas permettant à l'Albiceleste de s'emparer pour la première fois du trophée. L'Argentine a la tête dans les étoiles. Il sera désigné cette année là meilleur joueur Sud-Américain de l'année.
Il poursuit ensuite sur les mêmes bases et remporte la Coupe des Coupes en 1980 après avoir éliminé le FC Nantes en demi-finales et venu à bout d'Arsenal en finale aux tirs aux buts. En 1981, il retourne en Argentine et signe à River Plate avec lequel il remporte le championnat aux côtés du capitaine légendaire Daniel Passarella et du gardien virevoltant Ubaldo Fillol. Malgré le titre, l'ambiance reste toutefois déplorable au sein du vestiaire. Il repart donc en Espagne chez les Merengots. Très attendu lors de la Coupe du Monde 1982 en Espagne, le champion en titre se fait éliminer dès le second tour malgré l'éclosion d'un certain Diego Maradona. La formation argentine n'a pas été en mesure de rééditer sa performance sur le sol espagnol. Le champion sortant a même été éliminé sans que le dernier meilleur artilleur Kempès n'inscrive le moindre but. Au-delà de son efficacité face aux buts, le joueur s'est toujours caractérisé par son fair-play : il n'a jamais reçu le moindre carton, jaune ou rouge, dans toute sa carrière internationale. En 293 matchs, Mario Kempes aura inscrit 173 buts avec Valence qu’il quittera en 1984 pour rejoindre le Hercules Alicante. Il joue même pendant un temps en Autriche dans l’anonymat presque total. Par la suite, il prend trois années sabbatiques, au cours desquelles il a été distingué par le gouvernement de la province de Mendoza en Argentine et nommé entraîneur-adjoint de Valence, aux côtés de Héctor Núñez. Il raccroche finalement ses crampons à l'âge de 41 ans, en 1996, alors qu'il militait dans les rangs du club indonésien de Pelita Jaya. En tant qu'entraîneur-joueur, il a permis à cette écurie de remporter le championnat. Après quelques expériences en Albanie, au Venezuela et en Bolivie, Mario stoppe sa carrière d’entraîneur en 2001. Il restera un des joueurs les plus élégants que le football ait porté.
PALMARÈS
Vainqueur de la Coupe du Monde en 1978 (Argentine)
Vainqueur de la Coupe des Vainqueurs de Coupes en 1980 (Valence CF)
Vainqueur de la Supercoupe de l’UEFA en 1980 (Valence CF)
Champion d’Argentine en 1981 (River Plate)
Vainqueur de la Coupe d’Espagne en 1979 (Valence CF)
Champion d'Indonésie en 1996 (Pelita Jaya)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
Onze d’Or en 1978
Meilleur buteur de la Coupe du Monde en 1978 (6 buts) (Argentine)
Meilleur buteur de la Coupe des Coupes en 1980 (9 buts) (Valence CF)
Meilleur Buteur du championnat d’Espagne en 1977 (24 buts) et 1978 (28 buts) (Valence CF)
Meilleur buteur du championnat d’Argentine en 1974 (25 buts) et 1976 (21 buts) (Rosario)
Élu meilleur joueur de la Coupe du Monde en 1978
Élu meilleur joueur Sud-Américain de l’année en 1978
Élu Footballeur de l'année d'Argentine en 1978
Nommé dans l'équipe type du tournoi de la Coupe du Monde 1978
Nommé au FIFA 100
Élu parmi les "légendes" du foot par Golden Foot en 2007
VIDÉO